Sous la pluie : l’imprévu comme leçon d’humanité

L’averse et la débâcle

Les gens couraient dans la rue, surpris par la pluie battante.

Une grisaille dense, des nuages lourds, des gouttes épaisses qui trempent en un instant.

Les passants sautaient par-dessus les flaques, enjambaient les caniveaux devenus torrents.

Des feuilles, des mégots, des papiers — tout ce que la ville rejette — dérivait dans les flots bouillonnants.

L’automne venait d’annoncer son arrivée.

Dans les voitures embuées, des mains s’agitaient fébrilement sur les vitres.

Les essuie-glaces s’affolaient sans parvenir à suivre le rythme du déluge.

Sur la route, les files de véhicules s’accumulaient autour d’un feu rouge obstiné.

C’était l’heure de déposer les enfants à l’école, et le ciel avait choisi ce moment pour éclater.

L’imprévu et la vulnérabilité

À la vue des tenues, on comprenait que personne n’avait prévu l’orage :

des jupes, des shorts, des sandales, des chemises légères.

Aucun parapluie, aucun abri à proximité.

Alors le pas s’accélère, le sac devient toit, et il ne reste qu’à traverser la tempête.

Aucune technologie ne peut protéger de l’inconfort d’une pluie torrentielle.

On ne peut rien y faire, sinon accueillir.

C’est une leçon d’humilité, un apprentissage de la débrouille, et parfois même de l’humanité.

On se tend la main, on s’attend, on se serre les coudes sous la pluie.

Les visages se ferment, mais parfois un éclat de rire s’échappe, comme un acte de résistance.

La pluie était imprévue.

Et pourtant, elle réveille : elle nous ramène au corps, à la matière, à la réalité brute.

Nous passerons la matinée dans des vêtements mouillés, mais un peu plus vivants peut-être.

Les gestes de la vie sauvage

J’ai vu une femme élégante retirer ses escarpins pour courir sur la pointe des pieds.

Ses orteils vernis rebondissaient sur les flaques, légers comme des gerris dansant à la surface d’un lac.

Retour à l’instinct.

Marcher pieds nus, fuir l’orage, sentir le sol froid et la liberté qu’il procure.

La pluie force à redevenir vivant, ici et maintenant.

L’enfant et la joie du présent

Devant l’école, un petit garçon riait aux éclats.

Il sautait dans les flaques, curieux, observait les formes que les éclaboussures dessinaient sur le mur sec.

Son père, lui, fronçait les sourcils.

Mais l’enfant avait tout compris.

Il savourait le moment, sans crainte du mouillé ni du regard des autres.

Il aura bien le temps, plus tard, de garder ses chaussettes sèches.

S’il le souhaite.

Et si vous réappreniez à accueillir l’imprévu ?

Sous la pluie, comme dans la vie, nous croyons contrôler — jusqu’à ce que l’instant nous échappe.

L’hypnose peut vous aider à retrouver cette capacité à accueillir, à lâcher prise, à vivre pleinement le présent.

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