L’observateur silencieux
Je l’observe depuis une heure.
Ses yeux s’agitent sans cesse : à gauche, à droite, en haut, en bas. Des mouvements rapides, presque compulsifs. Son corps, lui, reste parfaitement immobile. La tête légèrement penchée vers l’avant, le cou tendu. Une posture rigide, presque douloureuse.
Autour de lui, la vie continue : des enfants rient, des voix résonnent, mais rien ne le distrait. Son regard reste fixé sur un point invisible, absorbé. Est-il sous l’effet d’une transe ? D’un rituel ? Ou simplement prisonnier d’une habitude devenue vitale ?
Les gestes répétés du vide
Son pouce bouge, mécaniquement, toutes les deux secondes.
Un glissement latéral, incessant.
Parfois l’index s’en mêle, timidement. Ce geste, il le répète sans y penser, comme une respiration automatique.
Une oscillation du regard, un micro-signe du visage — un sourcil qui se lève, une lèvre qui tremble. Tout son être semble rythmé par ce mouvement.
Plusieurs fois par jour, à toute heure, il recommence.
Assis, allongé, debout, parfois jusqu’à l’épuisement.
Il dit que c’est "son moment à lui".
Mais dans ce moment-là, il ne semble pas présent.
Quand le temps se dissout
Souvent, il relève la tête brusquement.
Les yeux rouges, la mâchoire crispée.
Il regarde l’heure, s’agace, peste contre lui-même : il a encore "perdu du temps".
Alors, il promet d’arrêter. De se concentrer sur ce qu’il aime.
De "reprendre le contrôle".
Mais inévitablement, il y retourne.
Il rouvre l’écran, replonge dans cette lumière hypnotique.
Comme si quelque chose, là-dedans, réclamait sa présence.
Toujours plus.
L’écran, nouveau lien, nouveau maître
Il a changé.
Il n’écoute plus de musique, ne sort presque plus.
Son regard est devenu miroir d’un autre monde.
Quand je suis là, posé à côté de lui, il ne tient pas cinq minutes sans me saisir. Il me touche, m’allume, me consulte, me caresse du bout des doigts, même en pleine conversation.
Je crois qu’il ne peut plus s’en passer.
Et moi, qui suis-je pour lui ?
Un outil ? Une présence rassurante ?
Ou le symbole d’une dépendance silencieuse qui s’installe peu à peu, partout ?
Je ne sais plus qui alerter.
Peut-être personne.
Car ils sont tous comme lui.
Et si vous repreniez contact avec vous-même ?
L’hypnose peut vous aider à retrouver cette présence intérieure perdue dans le flot numérique :
reconnecter au corps, à l’instant, à la conscience.
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