Une catastrophe qui bouleverse bien au-delà des frontières
Depuis plusieurs jours, nous découvrons, avec inquiétude et tristesse, les conséquences dramatiques des inondations qui ont touché la communauté de Valence.
L’ampleur du désastre dépasse l’entendement. Le bilan humain est lourd. Même en apprenant que nos proches sont épargnés, il reste ce vertige d’impuissance face à l’épreuve traversée par tant d’autres. Des villages ravagés, des rues dévastées, des vies bouleversées. Colère, douleur, désolation. Et c’est légitime.
Une région chère à mon cœur
Je suis particulièrement touché par cette catastrophe. Une grande partie de ma belle-famille vit dans cette région d’Espagne, et au fil des années, j’y ai tissé des liens forts.
J’y ai découvert une culture radicalement différente de celle dans laquelle j’ai grandi : généreuse, chaleureuse, conviviale, profondément humaine. Des fêtes, des rires, de la simplicité — mais aussi une vraie force de lien, de présence à l’autre.
Ces séjours m’ont transformé, sans bruit, mais en profondeur.
Quand la fête devient entraide
Depuis ces événements, les images affluent : rues submergées, maisons détruites, regards hagards.
Et au milieu de ce chaos, une photo m’a saisi : une foule de plusieurs milliers de personnes, venues spontanément aider.
Pas des secouristes professionnels. Des gens ordinaires.
Des voisins, des amis, des inconnus rassemblés pour prêter main-forte, nettoyer, héberger, consoler.
J’ai immédiatement pensé à une autre foule, celle des ferias de Valence, en mars, chaque année.
Là encore, des milliers de personnes dans les rues. Pour célébrer, danser, rire. Les mêmes visages, le même peuple, la même ferveur. Mais un autre contexte.
Joie et tragédie : une même conscience collective
J’ai longtemps cru que les Espagnols savaient simplement mieux faire la fête.
Je comprends maintenant que leur joie n’est pas légère, mais ancrée. Elle est enracinée dans quelque chose de plus grand : la conscience de l’autre.
Ce que je prenais pour une insouciance festive est en réalité une lucidité profonde. Une manière d’être ensemble. Dans la joie comme dans la peine.
Aujourd’hui, ce peuple se rassemble à nouveau. Non pour célébrer, mais pour reconstruire.
Et dans ce mouvement silencieux, humble, spontané, je vois un trésor : une sagesse collective, une force d’humanité.
Et si nous faisions de la conscience de l’autre notre point d’ancrage ?
Ce qui me bouleverse dans ce que je vois à Valence, c’est que ces gestes solidaires ne sont pas spectaculaires. Ils sont ordinaires. Ancrés dans le quotidien.
Et pourtant, ce sont eux qui changent le monde, petit à petit.
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