Le confinement a bouleversé mes habitudes, mes repères, mes certitudes. Il m’a confronté à un état inédit : vivre sans savoir ce que demain nous réserve. Une forme d’introspection s’est alors imposée, révélant ce que j’avais mis de côté, oublié, enfoui sous l’illusion du contrôle.
L’illusion de la maîtrise
Je croyais maîtriser à peu près mon avenir. Ma santé, ma famille, mon travail : tout semblait cadré. Je projetais, j’organisais, j’anticipais. Et puis, un virus microscopique est venu tout bouleverser. L’évidence d’hier s’est effondrée, laissant place à une question brute : que va-t-il advenir de moi, de nous ? Je n’en sais rien. Et peut-être que c’est justement là que commence quelque chose.
Une certitude : être vivant, ici et maintenant
Dans ce grand flou, je me raccroche à la seule chose tangible : le présent. Imaginer l’avenir est devenu périlleux. Comme vous peut-être, je n’ai plus aucune assurance. Même celle de ma santé s’est fissurée. L’impensable est devenu réel, frappant des proches, des voisins, des visages familiers ou inconnus.
Et pourtant, je suis vivant. Ceux que j’aime le sont aussi. Cela suffit à nourrir ma conscience. Je (re)découvre la fragilité de l’existence. Cette fragilité, loin d’être une faiblesse, me rend plus fort. Elle me pousse à vivre l’instant, à respirer pleinement, à me connecter à l’essentiel.
Le luxe d’un présent conscient
Se libérer de l’attente, retrouver le sens
Ce confinement, aussi contraignant soit-il, m’offre la possibilité de cesser de dépendre de ce qui n’est pas encore là. Il me ramène à la lumière intérieure, à cette clarté intime qui me guide au fil des jours. Il me recentre sur l’essentiel : être là, en conscience, en contact avec moi-même.
Être plutôt qu’avoir
Les objectifs, les chiffres, les échéances me paraissent soudain bien lointains. Futiles, même. Ce qui ne dépend pas entièrement de moi s’est effondré. Il ne reste que ce que je peux nourrir ici et maintenant : ma manière d’être, de respirer, de m’ouvrir.
Alors je me déploie dans l’immédiat. Pas à pas, je m’approche de celui que je veux devenir profondément. Le reste ? Il suivra peut-être. Ou pas. Mais une chose est certaine : à défaut d’avoir, je choisis d’être.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire