Hypnose et faux souvenirs : prudence face à la quête de vérité

Une demande fréquente et bouleversante

"Bonjour M. Denier, je pense avoir été abusée durant mon enfance par un proche. Je n’en ai aucun souvenir mais j’aimerais entrer en hypnose pour savoir ce qu’il s’est passé..."

C’est une phrase que j’entends bien trop souvent.

Dans le sillage du mouvement #Metoo et des révélations de violences sexuelles dans de nombreux milieux, beaucoup de personnes se questionnent sur leur passé.

Certaines se souviennent très précisément de l’agression. D’autres n’en ont aucun souvenir, mais ressentent au fond d’elles une gêne, une douleur, un trouble, une certitude floue… et un besoin de comprendre.

L’inceste : un silence massif

Ce que je constate dans ma pratique d’hypnothérapeute, c’est que le thème de l’inceste, longtemps étouffé, revient régulièrement.

La violence subie dans la sphère familiale reste l’un des plus grands tabous.

De nombreuses victimes étaient enfants ou adolescentes. Et beaucoup ont gardé le silence pendant des années, parfois toute une vie. Le traumatisme a été enterré, parfois jusqu’à effacer complètement le souvenir conscient de l’agression.

L’hypnose ne garantit pas la vérité

Quand on me demande d’utiliser l’hypnose pour faire remonter un souvenir, je prends d’immenses précautions.

L’hypnose ne permet pas de certifier la véracité d’un souvenir.

Une personne peut retrouver une image, une scène… qui peut être un souvenir réel, mais aussi un faux souvenir, une projection, une construction mentale inconsciente, parfois influencée par l’environnement, les émotions ou même le thérapeute.

Oui, on peut revivre un traumatisme sous hypnose…

Mais cela ne signifie pas qu’il a réellement eu lieu.

Il peut être exagéré, déformé, inventé… sans que la personne en ait conscience.

Les conséquences d’un faux souvenir peuvent être dramatiques

Lorsqu’un faux souvenir apparaît en séance, il peut ébranler profondément la personne.

Un choc émotionnel intense peut surgir, et laisser une trace psychique réelle.

Mais surtout, cette “révélation” vient parfois bouleverser l’identité, le rapport à soi, à la famille, au monde. Des personnes peuvent littéralement s’effondrer, basculer dans la confusion ou la détresse, sur la base d’une perception… fausse.

C’est pourquoi je refuse d’accompagner quiconque dans la “recherche” d’un événement traumatique, que ce soit sous hypnose ou par un autre outil thérapeutique.

Ce que je propose : reconstruire sans replonger

Je comprends la quête de sens, le besoin de savoir, la volonté de comprendre ce qui a pu se passer.

Mais ma posture reste claire et respectueuse :

Je ne fais pas revivre un traumatisme.

Je n’encourage jamais la plongée dans une scène floue, au risque d’ouvrir une brèche incertaine.

Ce que je propose, c’est un accompagnement pour se reconstruire ici et maintenant, pour renforcer l’estime de soi, retrouver la sécurité intérieure, sans chercher à réécrire le passé.

Car au fond, l’essentiel n’est pas de savoir si cela a eu lieu, mais de guérir de ce que l’on ressent.

Et si vous choisissiez de vous reconstruire ?

Si vous ressentez un mal-être profond, un sentiment de blessure inexpliquée, ou l’intuition qu’un trauma vous habite, vous pouvez être accompagné dans votre processus de guérison, sans avoir à vous replonger dans un souvenir incertain.

Contactez-moi au 07 69 93 33 18 pour réserver une séance au cabinet ANIMA Hypnose à Angoulême, ou à distance, selon vos besoins et votre rythme.