Le nanar nourrit l’espoir

Quand on croit encore que "ça va commencer"

Le nanar, ce n’est pas Bernard, mais bien ce film interminable que l’on regarde jusqu’au bout, un coussin d’un côté, le téléphone de l’autre. Pourquoi ? Parce qu’il nourrit l’espoir. L’espoir qu’un déclic arrive enfin : "allez, quand est-ce que ça commence ?". On croit encore que la promesse de l’affiche, le synopsis séduisant et l’image bien léchée ne peuvent pas mentir. Alors on patiente. On se dit que le réalisateur installe le décor, qu’il faut laisser le temps…

Le basculement de l’ennui

Mais passé l’heure de visionnage, l’espoir vacille. On attend la bascule, la révélation, et ce qui vient à la place c’est… le néant. Un jeu d’acteurs crispant, une musique hors sujet, une intrigue qui s’évapore. Tout s’effondre et, coincé dans le fauteuil, on expérimente une forme rare de vacuité. Alors vient la question fatidique : « Il dure combien de temps encore ? » La réponse, vague et incertaine, tombe comme un couperet : il reste une heure. Une éternité.

Quand le ridicule devient jouissif

Et pourtant, un miracle s’opère : le rire. On soupire, on exagère, on anticipe des dialogues absurdes. On se moque du film mais aussi de nous-mêmes, obstinés à ne pas quitter la pièce. Le nanar nous transforme, il tisse une expérience partagée, presque joyeuse. On rit de ce vide, on joue avec cette nullité. Finalement, ce n’est plus un supplice mais une complicité.

La délivrance du "The End"

Alors, quand enfin apparaît le mot « The End », on respire. La délivrance est douce. On réalise que l’attente, si longue, n’a pas été complètement vaine. Elle a nourri une expérience paradoxale : trouver du plaisir dans le rien, de l’optimisme dans l’ennui. Pas si mal, pour un nanar…

Et vous ?

Vous arrive-t-il de rester jusqu’au bout d’un film catastrophique ? Êtes-vous du genre à abandonner ou à espérer la bonne chute ?

À Angoulême, l’hypnose permet elle aussi de revisiter nos attentes, de transformer nos blocages en expériences positives et d’apprendre à accueillir l’imprévu.

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