Ce lieu qui ne me ressemble pas…
« Je ne me sens pas très bien chez moi… En fait, ce n’est pas chez moi. J’habite, pour l’instant – mais un instant qui dure longtemps – dans la maison de mon conjoint. Une maison qu’il a achetée avec son ex. Je n’arrive pas à m’y projeter. Je tourne en rond et nos relations prennent une tournure qui ne me satisfait pas. Je déteste cette maison, je déteste me coucher dans ce lit… »
Ces mots résonnent chez beaucoup. Un sentiment d’étrangeté, d’inconfort, de malaise persistant. Un environnement qui, loin d’apporter un ancrage, génère du rejet, du doute, de la distance.
L’adaptation forcée, cette énergie invisible que l’on épuise
L’environnement dans lequel nous vivons agit sur nous, parfois à notre insu. Lorsqu’il ne nous respecte pas ou qu’il est en total décalage avec nos besoins profonds, une partie de nous lutte chaque jour pour supporter cette inadéquation. Cette lutte invisible épuise, use, dissout peu à peu nos repères.
Quand le déséquilibre s’étend à toutes les sphères
« J’ai pris un studio l’année dernière, une petite fenêtre donnant sur un mur gris. Je n’ai jamais ouvert mes cartons. Je les vois tous les matins. Ma vie professionnelle est tout aussi instable, je vis au jour le jour, de contrat court en contrat précaire. Je me sens à la limite de la rupture. »
Lorsque l’environnement extérieur est bancal, impersonnel ou hostile, il reflète souvent un chaos intérieur. L’habitat devient alors le miroir d’un état émotionnel en déséquilibre. Il n’est pas rare que l’espace de vie aggrave la fatigue, l’angoisse, le sentiment de stagnation.
Et si ce n’était pas vous le problème ?
Ce mal-être n’est pas un caprice. Il est souvent le symptôme d’une adaptation chronique à un environnement inapproprié. Comme si, de nature ronde, vous deviez chaque jour entrer dans une case carrée. Cela demande des efforts énormes, souvent silencieux.
Bien sûr, tout changer d’un coup peut paraître difficile, voire irréaliste : déménager, changer de métier, revoir tout son rythme de vie. Mais complexe ne veut pas dire impossible. La vraie question serait plutôt : que puis-je adapter dès maintenant pour me sentir mieux ?
Reprendre le pouvoir sur son cadre de vie
Observez autour de vous :
- Ce meuble bancal, allez-vous enfin le réparer ou vous en séparer ?
- Cette couleur de mur que vous détestez, pourquoi ne pas la repeindre ?
- Votre électroménager fatigué vous agace-t-il chaque jour ?
- Vos trajets quotidiens sont-ils épuisants ?
- Votre voiture tombe-t-elle en panne régulièrement ?
Je ne parle pas ici de transformer radicalement votre vie, mais de commencer par des micro-changements. Ces petits ajustements peuvent libérer de l’énergie précieuse et faire émerger un sentiment nouveau de présence à soi.
Un exercice simple mais puissant
Voici une proposition concrète pour initier ce mouvement :
Listez 50 choses dans votre environnement qui vous pompent de l’énergie :
- Matériel : meubles, déco, agencement…
- Géographique : rue, quartier, ville…
- Relationnel : amis, famille, collègues…
- Organisationnel : emploi du temps, rythme…
- Financier : dettes, charges, organisation…
- Amoureux : qualité de la relation, complicité…
- Physique : sommeil, santé, image de soi…
Puis, face à chaque point, notez une action simple qui dépend uniquement de vous, et un délai réaliste. Certaines prises de décision peuvent prendre 5 secondes, d’autres deux ans. L’essentiel est de les rendre visibles et concrètes.
Et si vous redeveniez acteur de votre environnement ?
Ce n’est pas à vous de vous plier en quatre chaque jour pour faire tenir votre vie dans un moule trop étroit. C’est à votre cadre de s’adapter à vos besoins profonds, à votre bien-être.
Prenez soin de votre espace comme vous prendriez soin de vous. Ce travail, nous pouvons le faire ensemble, dans un cadre bienveillant, à votre rythme.
Et maintenant ?
Si vous ressentez l’envie de faire évoluer votre cadre de vie ou de questionner ce qui, autour de vous, vous freine ou vous fatigue, je vous propose que nous en parlions ensemble.
À bientôt, peut-être pour vous aider à remettre du mouvement là où tout semble figé.