Savez-vous ne rien faire ? Apprenez à être sans agitation

Le réflexe du faire constant

Quand je demande à mes interlocuteurs : « Savez-vous ne rien faire ? », je vois souvent leurs yeux s’écarquiller, étonnés.

« Non, je fais toujours quelque chose... », répondent-ils souvent. Leur quotidien est rythmé par une agitation permanente, à la maison, au travail, dans une course incessante contre le temps.

Cette activité intense semble cacher une lassitude, un épuisement profond. La liste des tâches s’allonge, les courses s’enchaînent, et pourtant, rien ne ralentit ce rythme effréné. Cette agitation devient une quête d’utilité, de légitimité, d’estime de soi, ou parfois une lutte contre le regard des autres.

Faire, une course sans fin vers la reconnaissance de soi

Je suis toujours impressionné par l’énergie déployée dans cette course au faire. Pourtant, jamais rien ne paraît suffisant. Toujours plus, toujours plus tard… On reporte sans cesse l’échéance ultime : exister pleinement, simplement, sans conditions.

Mais qui s’exprime dans cette agitation ? Est-ce vraiment notre identité profonde ? Ou juste une facette superficielle de notre personnalité ? Souvent, nous nous identifions aux résultats de nos actions, jugeant notre valeur personnelle à travers eux. Cela crée une pression constante et un jugement permanent.

Le piège du jugement et la fuite dans l’agitation

La vie réduite au « faire » enferme dans une spirale où le résultat fluctue, parfois indépendamment de notre volonté. Dans cette dynamique, la satisfaction se fait attendre, repoussée au prochain succès, à la prochaine tâche accomplie.

Pascal disait : « Tout le malheur des hommes vient de ne savoir pas demeurer au repos, dans une chambre ». En effet, fuir le simple fait d’ÊTRE conduit souvent à se réfugier dans une activité incessante pour éviter l’insondable, le vide, la finitude de la vie.

S’asseoir et ne rien faire : une invitation à l’état d’être

S’arrêter volontairement, ne rien faire, c’est apprendre à se contenter de ce qui EST, de ce que je suis. C’est goûter au contentement d’ÊTRE, sans justification, sans attacher sa valeur à des résultats fluctuants.

Cet état d’être ouvre la porte à des dimensions plus profondes que l’agitation superficielle. La vague agitée n’est pas la profondeur de l’océan : souvenez-vous que vous êtes l’océan, bien plus vaste que ces remous passagers.

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